les pires films belges
liste de navets même pas amusants... The worst of the worst made in Belgium.
Pour la poubelle...
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- DirectorAndré CavensStarsEvelyne AxellCécile BrandtHenri De BruderJe connaissais André Cavens car un prix cinématographique porte son nom (décerné par « la critique belge », il est censé récompenser le « meilleur film belge ») et parce que ce réalisateur a tourné l'un de ses films (son court le plus connu) dans ma région natale, mais je n'avais jamais rien vu de lui, son œuvre étant totalement oubliée, y-compris dans sa ville de Bruxelles.
J'ai enfin découvert "Il y a un train toutes les heures", son premier long, qui est son plus notable (nommé au festival de Berlin en 1962), en février 2024 dans la salle Ledoux.
Difficile de ne pas le comparer avec "Si le vent te fait peur" (que j'avais noté "gros 6") d'Emile Degelin, sorti un an plus tôt, qui a également pour décor la côte flamande, ses dunes et localités typiques de la région. (Celui de Cavens se déroule plus à l'est, à Knokke, station balnéaire belge la plus huppée et snob. Chantal Akerman y tournera un de ses premiers films amateurs.)
Les deux tentent d'adapter l'esthétique moderne de Michelangelo Antonioni ou Ingmar Bergman dans un contexte belge, où le cinéma de fiction était alors fort proche du théâtre patoisant.
Les deux sont enrobés d'un tapis jazzy superfétatoire.
Comme dans "Brève rencontre" (1945) de David Lean ou "Station Terminus" (1953) de Vittorio De Sica, il s'agit d'une banale affaire d'adultère.
Ici l'épouse n'aime pas son mari, qui lui a offert le confort.
Cependant, ce film présente deux problèmes : les deux personnages principaux sont antipathiques, sans scrupule. Ce sont des bourgeois oisifs, socialement gâtés et méprisants pour tout ce qui est extérieur à leur milieu. Seul le chien de race de l'amant semble mériter le respect.
On sent que le réalisateur et son collègue de "La Libre Belgique" (où ils étaient critiques de cinéma) partagent cette condescendance envers notamment les autres pensionnaires de l'hôtel, qui semblent sortis d'une fiction belge des années 1950. Le contraste est grossier.
Le second problème est le casting, principalement de l'épouse qui devrait être désirable, pour faire passer les défauts de sa personnalité, comme Brigitte Bardot dans "Et Dieu… créa la femme" (1956) ou Marilyn Monroe.
Ici, l'actrice (qui sera plus douée pour la peinture pop art), pourtant âgée de seulement 26 ans, n'est pas irrésistible. Sans être repoussante, elle est plutôt ordinaire, semble trop vieille (disons 35 ans), coincée, ce qui lui donne un manque de naturel, de charme.
Quant à un tel attachement au bout de quelques jours, je n'y crois pas car il n'y a pas eu d'investissement d'énergie et de temps sur une période suffisante, qui permettrait d'échafauder des projets de vie. Chacun peut retourner à son confort, sans plus de perturbation ou d'espoir frustré.
Le dialogues sont guindés, littéraires. Lui a un accent plus ou moins suisse qui empêche le spectateur de le comprendre clairement. Les vaines prises de tête du couple, interminables, finissent par lasser, endormir.
Cette production de Pierre Levie, tombée dans les oubliettes de l'Histoire, ne mérite aucun effort. J'aurais mieux fait d'aller voir autre chose.
4 - DirectorBoris SzulzingerStarsLouise FletcherMaria SchneiderMarc-Henri WajnbergA female vampire must bathe in the blood of virgins in order to stay alive. The trouble is that virgins are in short supply nowadays, and she is running into major problems in finding one.Très décevant de la part de Boris Szulzinger ("Les Tueurs fous" en 1972)
4 - DirectorGuy Lee ThysStarsLeslie de GruyterRosemarie BergmansBert AndréA policeman neglects his young, attractive wife because of his professional duties. Soon, he has to face the fact that she deceives him. It seriously complicates the case he is working on: attractive young women are brutally killed by means of a pencil rammed into their noses until the brain is pierced.Un giallo raciste à Anvers. Une curiosité unique !
Un navet rarissime que j'ai quand même envie de découvrir.
"Meurtres au crayon" est à ne pas confondre avec "The Antwerp Killer" (1983), un autre giallo à Anvers, encore plus amateur et d'une durée de moins de 50 minutes. - DirectorGuido HenderickxStarsFrank AendenboomBert AndréArnoIn a near future the world is split into two categories, the supporters of law and order on the one hand and the rebels on the other. Chico, a biker, who is to be conscripted into the army, is part of the second group. He soon runs away from a military hospital and , thanks to the help of a gang of motorcyclists, helps his friends to escape from prison. A violent confrontation with police forces will ensue ...Ridicule tentative de film post-apocalyptique flamoutch, avec Arno qui fait pitié dans son premier rôle, un personnage totalement creux, appelé à l'armée alors qu'il avait déjà 37 ans, ce qui est risible.
(Info pour les jeunes générations : les hommes étaient appelés à 18 ans ou à la fin des études, disons 30 ans pour un médecin. Arno n'est pas médecin.)
Une bande de minets motards (aux belles motos bien astiquées) boivent du Coca (placement de produit éhonté) et fument des Belga pour montrer qu'ils sont des rebelles.
La marque de cigarettes Belga a carrément financé le produit, en fait une très longue publicité, cela n'arrête pas de fumer clope sur clope... Il y a de la fumée partout. Cela donne envie de tousser.
Le ton est beauf, couillu à la Jacques De Pierpont.
Je serais incapable de raconter l'argument, sans aucun sens, qui devient de plus en plus flou :
Il y a d'abord Arno qui trompe sa copine avec une nouvelle, puis retourne chez l'ancienne, avant de se présenter à l'armée. Il y rencontre trois ou quatre acteurs flamands connus, avec qui il se bat. Il boit aussi beaucoup de bières. Puis sa copine vient lui rendre visite et lui apprend qu'elle a couché avec un autre. Un gardien abuse de son pouvoir et Arno s'évade en passant par les tunnels d'Anvers. Il retourne chez ses deux copines (il est difficile de distinguer leur logement), où la police vient l'arrêter. Suite à ça, un club de motard fait une sortie à Tour et Taxi. Il y a des bagarres dans les ascenseurs du bâtiment. Arno finit seul sur la plage, devant le soleil comme Lucky Luke.
C'est réalisé par le pathétique gang qui a flamandisé et détruit la Cinémathèque royale de Belgique, pourtant fondée par un Wallon (le Hutois André Thirifays). Ils font tous partie de son Conseil d'Administration : notamment Stijn Coninx, le premier assistant réalisateur de "Skin", vice-président du Conseil d'Administration depuis des décennies. Ludo Troch, dont la fille a sélectionné le nouveau « conservateur », pourtant forestier de formation. Le tâcheron Frank Van Passel était employé sur ce gaspillage d'argent public.
Il y a très peu d'éléments à sauver en dehors d'une photographie très correcte, d'une mignonne actrice asiatique dans un rôle ingrat et de décors extérieurs (Ostende/Blankenberge, Anvers et Tour et Taxi.)
Découvert ce navet en mars 2023 dans la salle Ledoux.
3 - DirectorGuy Lee ThysStarsLen Ag-SantosBruce BaronMarilyn BautistaDuring the Vietnam war, a man becomes separated from his Vietnamese girlfriend.Alors que je n'ai pas encore eu la "chance" de découvrir le giallo anversois "Meurtres au crayon", je suis allé voir la réalisation suivante (sept ans plus tard), de Guy Lee Thys.
Il s'agit d'une variation maladroite d'exploitation de "Voyage au bout de l'enfer"/"The Deer Hunter" (1978) et "La Déchirure"/"The Killing Field" (1984).
Cela m'a aussi rappelé le ratage de Fabrice Du Welz "Vinyan" (2008), mais sans Emmanuelle Béart et sa bouche déformée.
En fait j'avais raté ses projections, mais il a été choisi pour remplacer "Terrain vague" de Marcel Carné, déprogrammé pour cause de « problème technique », ce qui semble être devenu une spécialité typique de la Cinémathèque royale de Gerbik.
J'avais lu que cette grosse production flamande est un navet contenant des femmes à poil et du gore, mais je suis déçu : s'il contient un peu d'érotisme de papier glacé, le gore ne maintient pas éveillé, pas plus que la narration et les dialogues risibles, ni le rythme extrêmement mou. De surcroît, la musique, du sous-"Take my breath away", chanson interprétée par "Berlin" dans "Top Gun" (1986), est vraiment merdique. L'ensemble est du plus mauvais goût.
Le premier quart d'heure est amusant si on le prend au troisième degré, mais la suite devient terriblement ennuyeuse.
Le second assistant réalisateur n'est autre que le monteur Ludo Troch, père dont la fille a sélectionné le nouveau « conservateur » de la Cinémathèque royale, pourtant forestier de formation. Et c'est la fille de ce dernier qui a scanné mon ticket à l'entrée de la salle. Elle est au moins plus souriante et gentille que les allochtones incultes qui se sont emparés du lieu et se permettent de donner des conférences au comptoir, notamment le boche et son petit frisé.
"Cruel Horizon" serait le premier film belge à être tourné en 70mm, mais cela ne se voit pas du tout.
Vu une copie 35mm d'époque en parfait état dans la salle Plateau en novembre 2023.
1 - DirectorPeter WoditschStarsChristian CrahayBénédicte LoyenHanna SchygullaAn actor and poet falls in love with a former mortuary photographer turned waitress. They find themselves caught up way over their heads in a dirty political and financial affair, an art smuggling case that touches them merely for the fact that it may separate them, be it through death or exile.Je n'ai pas eu la malchance de découvrir ce navet, mais le consensus et l'unanimité m'indiquent que le légume est gratiné.
Alors qu'a priori "Hey Stranger" faisait l'objet d'une banale projection dans la petite salle Plateau, le conservateur de la Cinémathèque royale (ingénieur forestier de formation) en a profité pour organiser une réception avec introduction, hôtesse, vin et petits fours.
L'équipe du film fait partie de ceux qui l'ont engagé à son poste, dont Ludo Troch au montage, papa de sa fille Fien Troch qui a présidé le Comité de sélection du nouveau conservateur.
Est-il utile de préciser que toute cette faune est flamande ?
Hormis quelques cinéphages lobitomisés et cas psycho-sociaux, la salle aurait été vide sans les invités du « conservateur ».
Quelques jours plus tôt, la légende vivante de l'animation japonaise Rintarō est venu à Bruxelles, dans l'indifférence totale de la Cinematok, qui n'a jamais projeté que "Metropolis" (2001). - DirectorJulien VrebosStarsPeter Van den BeginAlexandra VandernootPascale BalA story about the insecurity and instability in Belgium 1980's created by extreme-right-wing politicians, gangsters and corrupt police officers.J'ai vu ce film par hasard à la suite de l'annulation de "Golgo 13: The Professional" à l'Aventure. J'avais le choix entre "Barbie" au Palace ou au Galeries ou bien "Le bal masqué" dans la salle Ledoux. N'ayant pas le courage de me farcir une vidéo woke féministe, je me suis rabattu avec des pieds de plomb vers le film flamoutch.
Le scénario ressemble à du Jan Bucquoy de bande dessinée, sans humour et, évidemment, sans finesse. Il est question de tueurs du Brabant manipulés par l'Église catholique et le roi (Albert 2 à l'époque), ainsi que de cassettes VHS porno, le Flamoutch étant une créature puritaine (il suffit de constater l'absence de films du genre dans la programmation de la Cinémathèque qu'ils ont détournée), il fallait donc salir le sexe en l'associant avec la monarchie, la Sûreté de l'État etc.
La forme, utilisant le meilleur matériel technique, s'inspire du cinéma de David Lynch des années précédentes.
Les personnages sont creux ; l'intrigue est inutilement compliquée pour cacher sa déficience.
Avec les habituels fonctionnaires du cinéma belge subventionné : Olivier Gourmet, Bouli et Sam Touzani, transparent (je ne l'ai même pas reconnu, alors que je n'ai pas dormi.)
Découvert en septembre 2023 une copie d'époque en état neuf, mais que le projectionniste roumain a massacrée en bords de bobines (il n'y a pas suffisamment de Wallons diplômés au chômage -ironie-, les Flamoutchs sont obligés d'importer de la main-d'œuvre.)
3 - DirectorNadine MonfilsStarsMichel BlancDidier BourdonDominique LavanantIn Brussels, the corpses of young women were discovered buried behind the graves of collectors of paintings. Each of them lacks the right forearm.Ressemble à du très mauvais Mocky, qui tente une forme à la "Amélie Poulain", avec plein de clichés sur la Belgique, deux acteurs très liégeois à Bruxelles... Et des Français. Cela manque d'homogénéité.
On prétendra que l'intrigue n'est pas importante même s'il s'agit d'une comédie policière, mais la progression de l'enquête utilise des facilités beaucoup trop grossières.
C'est surtout creux et vide.
Les personnages sont caricaturaux. L'humour est lourdement vulgaire, jusqu'à l'écœurement.
L'étudiante aux Beaux-Arts, trop âgée pour son rôle, qui offre un bracelet à son « amie » qu'elle vient de rencontrer est invraisemblable. Ces études sont présentées comme un moyen de gagner sa vie, ce qui n'est pas du tout le cas dans la vraie vie, en tout cas en Belgique francophone.
Une galerie de personnalités belges, mal dirigés, en plein cabotinage non-contrôlé, comme Annie Cordy, un des Snuls, Jean-Luc Fonck, Julos Beaucarne, Suzy Falk ou même une silhouette pour Philippe Simon de dos.
Comme souvent dans les mauvais films belges, les intérieurs (probablement tournés en studio au Luxembourg) font très carton-pâte, tandis que les extérieurs sont de véritables rues de Bruxelles, ce qui contraste désavantageusement. Par exemple, on ne reconnaît ni le café "La mort subite", ni le Sablon.
Quelques jours plus tôt, j'ai lu un polar de la réalisatrice, qui a les mêmes défauts. Je me demande qui paie pour lire de telles médiocrités.
2 - DirectorGiles DaoustStarsPascal DuquenneMaximilien Jouret-MaronJoe LewisWhen a strange door appears in a troubled family's house, they will have to face their darkest secrets.Giles Daoust, le pire réalisateur de navets belge avec Ismaël Saidi.
1 - DirectorCaroline StrubbeStarsZoltán Miklós HajduVincenzo CardiaKimke DesartIn life, you don't get what you want. You just get what you need.Les hommes n'ont pas le monopole du mauvais goût.
Les femmes peuvent aussi faire de la merde, avec l'argent du contribuable.
Alors que la Belgique est le pays qui finance le plus d'écoles de cinéma par habitants au monde (de surcroît, contrairement aux écoles francophones, la Flandre n'est pas envahie par des Français, Suisses et autres qui ont raté l'examen d'entrée de la Fémis), cette Flamande est partie « étudier » en Espagne. On ignore le niveau d'exigence de ces « études » forcément plus onéreuses.
Ce cas est à rapprocher de celui de David Jeanmotte qui a choisi une école privée à Valenciennes, plutôt que des études reconnues et au coût accessible à Mons ou Bruxelles.
Ce qui est encore plus étonnant est que c'est l'État (via les institutions fédérées) qui finance leurs boulots, alors qu'ils ont été incapables de réussir des études en Belgique. Le prolétariat travaille pour financer cette gabegie.
Le producteur de ce navet n'est autre que le partenaire sexuel de la réalisatrice, un fils à papa, forestier de formation, un Giles Daoust flamingant.
2 - DirectorCaroline StrubbeStarsKimke DesartZoltán Miklós HajduMark HanneyA road movie. An unorthodox crime story. Portrait of an unlikely companionship. Belgian director Caroline Strubbe's uniquely crafted second feature combines all of these to tell the moving story of a man and a child in mourning as they journey through Western Europe.Les hommes n'ont pas le monopole du mauvais goût.
Les femmes peuvent aussi faire de la merde, avec l'argent du contribuable.
Alors que la Belgique est le pays qui finance le plus d'écoles de cinéma par habitants au monde (de surcroît, contrairement aux écoles francophones, la Flandre n'est pas envahie par des Français, Suisses et autres qui ont raté l'examen d'entrée de la Fémis), cette Flamande est partie « étudier » en Espagne. On ignore le niveau d'exigence de ces « études » forcément plus onéreuses.
Ce cas est à rapprocher de celui de David Jeanmotte qui a choisi une école privée à Valenciennes, plutôt que des études reconnues et au coût accessible à Mons ou Bruxelles.
Ce qui est encore plus étonnant est que c'est l'État (via les institutions fédérées) qui finance leurs boulots, alors qu'ils ont été incapables de réussir des études en Belgique. Le prolétariat travaille pour financer cette gabegie.
Le producteur de ce navet n'est autre que le partenaire sexuel de la réalisatrice, un fils à papa, forestier de formation, un Giles Daoust flamingant.
1 - DirectorIsmaël SaidiStarsReda ChebchoubiFrançois ArnaudEddy KingThe story follows three young men who are willing to do anything to reach their dreams, even to prostitute themselves to gain money for the bussines they want. They obviously get themselves into trouble and various funny situations.1
Vu également "La fine équipe" (2019) du même réalisateur, aussi mauvais. - DirectorFabrizio MalteseStarsStéphane BissotLouise BourgoinJacques-Henri Bronckart"50 Days in the Desert" n'est pas totalement belge. Le réalisateur est un photographe italien qui vit au Luxembourg, dont les subventions ont financé ce projet, tourné dans le Sud-Est du Maroc (plus précisément à Erfoud.)
Mais dans les faits il s'agit d'un making-of promotionnel hagiographique, produit à l'initiative de Joachim Lafosse, le genre de remplissage que l'on trouvait en bonus sur les éditions collectors de DVD.
La Cinematok a projeté cette vidéo en janvier 2024 dans la (grande) salle Ledoux devant moins de cinq spectateurs payants et éveillés.
J'y suis allé car c'est ce qui semblait le plus léger (entre mélodrames, film muets soviétiques numérisés ou diarrhée straubienne) et que je n'avais pas encore vu, en plus de l'horaire qui m'arrangeait le mieux.
J'espérais au minimum des paysages marocains joliment photographiés par une personne qui se prétend « photographe professionnel ».
On ne verra pratiquement jamais Erfoud ou sa région.
Déception : le résultat est très moche, terne.
Lafosse, comparé avec Maurice Pialat par sa scripte, a voulu son "Ennemis intimes" (1999), mais Vincent Lindon n'est pas Klaus Kinski et Lafosse n'est pas Werner Herzog. Ni Pialat. Quelle prétention !
Ce grand bourgeois flamand d'Uccle, qui a joué les fauchés (prétendant avoir réalisé ses premiers films « sans argent »), se rend ridicule en monologuant interminablement avec la caméra à propos d'un film raté d'enfant gâté, entouré de sa troupe qui le complimente. Pendant une heure et demie.
Du narcissisme creux, digne de David Jeanmotte. Peu de talent, mais beaucoup d'amour-propre. C'est pathétique.
4
Voici mes notes sur "Les chevaliers blancs", écrites plus de sept ans plus tôt :
Ressemble aux émissions de télé-réalité qui reconstituent les faits divers. On sent le travail sur les dialogues, régulièrement amusants, et les moyens dépensés, notamment les splendides vues d'avion des petites montagnes du désert marocain (l'action est située au Mali, mais c'est tourné au Maroc) ; toutefois le réalisateur ne parvient jamais à dépasser l'aspect téléfilm. Peut-être parce que le produit aurait
dû durer plus longtemps et approfondir les nombreux personnages, caricaturaux et/ou à peine esquissés, notamment celui de Catherine Salée, réduite à la quasi-silhouette, qui pour compenser surjoue avec le langage du corps et les grimaces, puisqu'elle n'a rien à dire. Sans doute aussi à cause du travail de caméra trop souvent tenue à l'épaule, comme dans un reportage ou un film Dogma.
En tout cas, ce cas particulier des aventuriers de l'humanitaire est tellement ridicule que le sujet n'atteint jamais à l'universel. On est ici proche des émissions "Strip-Tease". En étant conscient, Lafosse a ajouté un intéressant personnage de journaliste ayant des difficulté à trouver la bonne distance, le point de vue juste, finissant par collaborer au mensonge. Cela aurait pu être le vrai enjeu du film si le résultat était plus abouti, moins brouillon. Les bonnes intentions ne suffisent pas. Quatre millions d'euros le téléfilm (certes beaucoup plus soigné que la moyenne), c'est cher payé.
Vu dans la salle Ledoux en décembre 2016. Noté "8".
Par ailleurs, Lafosse s'est fait tirer un autre portrait hagiographique, financé par la "Cinémathèque Wallonie-Bruxelles" (Le prolétaire wallon ou borain, en plus de financer les hobbies des rentiers du « peuple élu », assure la carrière du bourgeois flamoutch fransquillon d'Uccle. C'est voler les pauvres pour distribuer aux riches) et réalisé par Luc Jabon, son ancien professeur à l'IAD : "Au-delà des mots, le cinéma de Joachim Lafosse" (2016).
L'auteur y prétend que les deux premiers longs métrages de Lafosse n'ont coûté que 10 000 euros, ce qui relève de la mythomanie. 10 000 euros c'est ce que semble avoir coûté, à lui tout seul, le plan tourné Avenue de Tervueren dans "Tribu" (2001), son court métrage de fin d'études.
Ce publireportage prend la forme d'un best of.
Ce produit promotionnel m'a quand même appris que c'est le coscénariste Matthieu Reynaert qui a eu l'idée de l'émouvante scène contenant la chanson de Julien Clerc dans "À perdre la raison".
Matthieu Reynaert est le fils de Philippe Reynaert, étiqueté Parti Socialiste et notamment grand gourou de Wallimage, institution publique wallonne qui a financé et finance notamment, outre David Jeanmotte, Joachim Lafosse. Il faudrait être malicieux et « animé par le désir de nuire » pour y trouver un lien de cause à effet. Ce n'est évidemment qu'une fortuite coïncidence. Le monde est petit. - DirectorJean-Pierre DardenneLuc DardenneStarsAdèle HaenelOlivier BonnaudJérémie RenierA doctor gets obsessed with the case of a dead woman after learning that the woman had died shortly after having rung her door for help.(Pour faire la jonction avec mon commentaire précédent, voici une photo représentant Philippe Reynaert à côté de Jean-Pierre et Luc Dardenne, en 2006 : https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Cin%C3%A9ma_belge&diff=211347135&oldid=210542393#/media/Fichier:Fr%C3%A8res_Dardenne_UGC_LLN_2006.JPG )
Généralement considéré comme le premier Dardenne médiocre depuis "Je pense à vous" (1992), il ne m'a pas paru pire que les autres, notamment le très surestimé "L'enfant" (2005) qui n'était pas mieux. "Le gamin au vélo" (2011) non plus. Je précise que je n'ai toujours pas vu "La promesse" (1996).
Effectivement, ce n'est pas très bon. L'énorme problème étant l'aspect lourdement catholique puisqu'il ne s'agit que d'un long chemin de croix à base de sentiment de culpabilité, d'une éprouvante série de confessions chez le curé curieusement transformé en jeune médecin féminin (ce qui est plus sexy qu'un curé). Les personnages finissent par prendre les décisions socialement valorisées, pleines de « bons sentiments », d'humanisme sur-appuyé comme travailler dans une maison médicale pour pauvres à Seraing plutôt que dans le centre-ville de Liège, terminer les études plutôt que de les abandonner après avoir déjà réussi cinq ans. Ou se dénoncer à la police et tout perdre jusqu'à la mort (ce qui est en réalité plus cruel que le suicide que le personnage a bien sûr raté, au soulagement du spectateur catholique. La souffrance de vivre une vie de merde pendant encore quarante ans le purifiera sans doute de son péché, une tentative de viol d'une prostituée qui a mal tourné.)
La narration est maladroite : il y a vraiment beaucoup d'invraisemblances et coïncidences. Il y a un côté "mauvais Simenon" (il n'a pas écrit que des chef-d'œuvres, loin de là). L'impression n'est pas du tout « réaliste », mais au contraire très artificielle.
L'actrice principale, pourtant médecin, est obligée de fumer des clopes pour donner de l'épaisseur à son personnage totalement creux. En vain, le spectateur cherche les motivations. Cette jeune médecin, à l'allure innocente, est en réalité une créature odieuse et perverse qui brisera une famille, alors que si le spectateur est très attentif il constate qu'elle ne sait rien de ce qui s'est passé (elle ne reçoit pas les résultats de l'autopsie), pour en réalité soulager sa propre culpabilité de bourgeoise blanche. Et, comme d'habitude, ce sont les blancs pauvres qui vont payer pour les caprices de la bourgeoisie. Les cinéastes/scénaristes sont-ils conscients de ce qu'ils écrivent ? La fin est grotesque (il doit foutre sa vie en l'air car « la morte lui demande ». La morte est « vivante dans les têtes »… C'est risible.)
Quand on y pense, même s'ils avaient ouvert la porte du cabinet médical, la fille inconnue serait déjà partie puisqu'elle ne reste devant la porte que sept secondes. Encore une fois, c'est risible de la part de réalisateurs multi-palmés.
Le "méchant" n'est bien sûr pas un allochtone, ce qui ne serait pas politiquement correct, mais est-il Oliver Gourmet ou Jérémie Renier ? Quel insoutenable suspense !
La résolution est bâclée (le coupable vient spontanément se confesser chez la jeune médecin remplaçante, alors qu'il était sensé être immobilisé pour cause de maladie…)
Comme d'habitude chez les Dardenne, c'est du niveau "téléfilm", tentant d'être larmoyant avec adolescent chauve à cause du cancer, diabétique au CPAS (heureusement aidé par le personnage principal, que ferait-il sans elle ?), ancien enfant battu qui retourne dans sa famille pour fuir son passé (plutôt contradictoire, non ?), alcooliques et drogués, pauvre-malheureuse africaine sans-papier qui préfère « sucer des vieux » que de coucher avec Jérémie Renier.
Le soi-disant aspect « documentaire » ne tient pas non plus. La description des maisons médicales n'est pas du tout réaliste. Les patients appellent une remplaçante (depuis seulement trois mois) directement sur son portable. Elle leur répond toujours immédiatement. Elle se déplace jour et nuit pour des broutilles. Elle emménage même dans la maison médicale (alors qu'elle dispose pourtant de son propre appartement confortable) Où sont ses collègues ? Où est la secrétaire qui prend les rendez-vous ? Où est la femme de ménage, que pense-t-elle du médecin qui campe sans raison dans le cabinet ?
Moi qui ai été client depuis plus de vingt ans de plusieurs maisons médicales belges, je sais que les médecins ne consultent que dans la maison médicale, sur rendez-vous pris la veille auprès de la secrétaire. Les soirs et week-end, le patient doit se rendre dans une autre clinique (à Bruxelles, il y en a plusieurs). J'imagine très mal une remplaçante depuis trois mois camper dans une maison médicale.
Les maisons médicales sont un business comme un autre et les médecins qui y travaillent sont ceux qui n'ont pas eu les moyens de s'acheter un fond de commerce, une patientèle. Les médecins des maisons médicales ne sont que des travailleurs employés qui ne sont pas patrons maîtres des lieux.
C'est occasionnellement tellement ridicule que ça frise l'auto-parodie.
"La fille inconnue" n'atteint pas la qualité minimum d'un pilote de série télé pour "France 2" ou "Arte". Ça donnerait presque envie de revoir un bon vieux "Derrick". Ou un "Maigret" avec Jean Richard. Ou un "Madame le juge", série d'Antenne 2 (1978) dont j'ai conservé un souvenir ému. Le cinquième épisode (sur six) était signé par Chabrol.
Vu en fichier sur mon portable en décembre 2019 la version sortie en salles, raccourcie de 7 minutes par rapport à celle présentée à Cannes.
3 (trois) - DirectorDavid LambertStarsJean-Luc CouchardVirginie HocqEric KabongoMartin, a 50-year-old widowed gay man living in Brussels, enters into a marriage of convenience with 20-year-old Congolese immigrant Tamara. Different in every way, these two people do all they can to convince the authorities that their marriage is real - and end up loving each other, each in their own way.Fait encore plus téléfilm que le précédent produit du réalisateur "Je suis à toi" (2014), avec son spacieux décor en toc situé soi-disant près de la Porte de Flandre. Le contraste est trop important entre le carton-pâte théâtral (avec ses portes de vaudeville) et les quelques scènes tournées en extérieur dans le quartier Dansaert.
Beaucoup trop de clichés et de bons sentiments avec violons, tellement que c'est écœurant.
Le pire est la résolution du problème : Alors que le couple est suivi de très près par deux policiers zélés qui ont rassemblé les preuves qu'il ne s'agit que d'un mariage blanc, tout-à-coup tout s'arrange comme par miracle, avec les acteurs qui font semblant d'être joyeux dans une embarrassante exubérance. Ils sont médiocrement dirigés. La mise en scène est informe et hésitante.
Il y a même un individu menotté par deux policiers qui parvient à s'enfuir, sans qu'il ne soit poursuivi. Alors qu'il est donc menotté, il passe un certain temps en plein centre de Bruxelles, sans être remarqué.
J'avoue quand même avoir souri trois fois, plutôt vers le tiers du film, le restant étant moins amusant.
J'ignore si l'illustration finale du « grand remplacement » est volontaire ou inconsciente.
Vu en mai 2020 sur mon vieil ordi.
3
(Donne surtout envie de revoir "Green Card" (1990) de Peter Weir, avec la belle Andie MacDowell et Gérard Depardieu qui semblait gros à l'époque, mais était fringant si on le compare avec aujourd'hui.) - DirectorOlivier Van HoofstadtStarsMichaël YounAlban IvanovFlorence ForestiWilly and Tony have a brilliant idea for getting out of it financially: stealing a dog from the brigade des stups. But everything does not go as planned and the two accomplices will have to rely on the most corrupt of the cops.Dialogues extrêmement grossiers (notamment un « putain ! » toutes les vingts secondes) avec de l'humour beauf à connotations sexuelles… Ce n'est pas du tout un spectacle familial du dimanche après-midi. C'est une comédie bas de gamme vulgaire.
C'est moyennement bien joué (il faut reconnaître que les acteurs ne peuvent pas sauver un film nul) et Daniel Prévost, qui fait trois ou quatre brèves apparitions dans la première moitié, est gaspillé. Il s'agit presque d'une silhouette.
Le scénario est brouillon, pas suffisamment travaillé.
Il y a une importante scène tournée aux abattoirs d'Anderlecht, mais le reste est clairement filmé en région parisienne, ce qui manque de cohérence.
Mais, outre tous ces défauts déjà mentionnés, le pire est l'ambiance triste, glauque et sinistre qui est vraiment malvenue dans le cadre d'un divertissement, censé faire oublier les soucis.
Placements de produit pour une bière bien connue.
Olivier Van Hoofstadt rejoint Giles Daoust et Ismaël Saidi au hit-parade des pires réalisateurs de navets belges.
Vu en avril 2020 sur mon vieil ordi.
1 - DirectorRaphaël BalboniAnn SirotStarsLucie DebayLazare GousseauVincent LecuyerRémy and Sandra are unable to conceive a child as they suffer from the "Past Love Syndrome". In order to be cured, they only have one solution: they have to sleep once again with each and every one of their past lovers.Il y a eu une véritable propagande pour ce produit, avant les films dans les salles bruxelloises subventionnées. Notamment un reportage sponsorisé par BNP Paribas constamment matraqué, pendant plusieurs semaines, avant chaque séance. Évidemment, les rares bons moments du "Syndrome des amours passées" y étaient montrés.
Bref, ce bourrage de crâne m'avait donné envie de découvrir cette soi-disant comédie décalée un peu érotique, qui s'annonçait dans la lignée de Michel Gondry et/ou Charlie Kaufman ("Being John Malkovich" en 1999, "Eternal Sunshine of the Spotless Mind" en 2004, ...)
Au fond, c'était peut-être le divertissement capable de me faire oublier mes soucis. Mais une alarme sonnait dans ma tête, m'invitant à me méfier et, encore une fois, j'avais deviné juste, je ne m'étais pas trompé.
Le niveau n'est pas supérieur à du Ismaël Saidi ("Maroccan Gigolo" en 2013) avec la même succession prévisible de clichés sur le sexe aux normes ici de la classe moyenne supérieure bruxelloise, alors que les relents de lointaine culture islamique empestaient dans le navet du prude ancien policier d'origine maghrébine.
Ici quelques seins sont montrés (dont, de loin, ceux de la chanteuse hennuyère Alice Dutoit) et des poils pubiens poliment taillés. Rien de follement excitant.
En pleine crise du logement aggravée, les réalisateurs montrent des trentenaires qui vivent dans de très spacieux appartement bruxellois ou des maisons quatre façades, de retour de plusieurs mois au Groenland. Ils disposent de voiture et vélo, ainsi que de vêtements smart taillés sur mesure. Le personnage principal est « éditeur indépendant ». Il a un grand bureau personnalisé et même du personnel, alors qu'il avoue lui-même que ses livres ne se vendent pas à plus de 500 exemplaires... Cherchez l'erreur !
"Le syndrome des amours passées" se résume à une suite répétitive de rencontres aux dialogues trop improvisés, par des acteurs issus du milieu social susmentionné. Les copulations sont représentées métaphoriquement en studio. C'est kitsch et pauvrement mis en scène.
Les deux membres du couple ont chacun pris une photo Polaroid de tous leurs partenaires sexuels, y compris les aventures d'une nuit. Ils écrivent leurs histoires au gros marqueur noir sur les murs blancs d'une grande pièce vide de leur appartement bruxellois.
La femme part avec un ami à Amsterdam pour retrouver un DJ. Il est en retard, puis s'accouplent. Rien de plus. Le scénario ressemble à un premier jet, brouillon inabouti.
La fin est artificielle : (spoiler) le personnage féminin principal, dépressive à la suite de sa jalousie causée par les infidélités de son homme (frustré par le nombre de partenaires de sa compagne), rencontre le voisin (noir, pour la touche woke) de sa sœur alors qu'elle est censée ne pas être soignée (cheveux sales, haleine de bouc etc.), elle copule avec lui dans l'heure et tombe enceinte, immédiatement guérie grâce à ce zizi magique d'origine exotique. La vie est simple et souriante pour les bobos. (ils remercient BNP Paribas qui leur permet leurs investissements immobiliers, voyages et entreprises start-up culturelles déficitaires.)
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critique de Marius Jouanny, d'Angoulême : https://www.rayonvertcinema.org/le-syndrome-des-amours-passees-ann-sirot-raphael-balboni/
« Le syndrome des amours passées » de Ann Sirot et Raphaël Balboni : Consommons-nous les uns les autres.
« Le syndrome des amours passées » : notes sur l’heureux mariage du cinéma d’auteur et de l’esthétique Konbini.
Film de clôture du FEMA (Festival La Rochelle cinéma) et d'ouverture de la compétition nationale au BRIFF (Brussels International Film Festival), passé par la Semaine de la Critique à Cannes, "Le syndrome des amours passées" jouit d'une prestigieuse réputation. Le film est décrit comme « un cinéma atypique, qui repose sur un jeu d’acteur très spontané, un rythme soutenu en jump cut et une construction narrative organique ». Mais on pourrait formuler cela tout autrement : le couple formé par Ann Sirot et Raphaël Balboni produit du « fast & curious movie », tellement adapté aux défis de son temps qu’il parvient à réconcilier le cinéma d’auteur avec l’esthétique Konbini. Plutôt que de regarder la bande-annonce du film, prenez le temps (2 à 3 minutes, soit celui d’une pause café) de visionner un épisode de l’émission Fast & Curious du média Konbini (par exemple, celui avec Emma Watson). Tout un dispositif de montage y est soigneusement déballé pour éviter de vous faire perdre trop de temps (une pause longue, ça pourrait bien mettre en péril le bon fonctionnement de votre boîte !). Les stars sommées de choisir « spontanément » et à la chaîne entre deux options (genre Chien/Chat, Macron/Le Pen) sont coupées plusieurs fois à chacune de leur réponse de manière à ce qu’apparaissent seulement à l’écran leurs expressions les plus drôles et cools. Avec ça, vous aurez déjà une bonne idée de ce que charrie Le syndrome des amours passées – que voulez-vous, à l’heure des nouvelles orientations politiques du CNC (Fait insolite : le jury du CNC qui a choisi d'octroyer 500 000 euros pour le financement de ce film était présidé par... Arielle Dombasle. Ça ne s’invente pas.), il faut bien se réinventer.
D’abord, le « pitch ». Rémy et Sandra veulent un enfant – pas un enfant adopté du Bangladesh comme leurs amis Camille et Jean, plutôt un enfant bien à eux et rien qu’à eux. Seulement voilà, ils n’y arrivent pas. Jusqu’au jour où leur médecin diagnostique un blocage psychologique appelé le syndrome des amours passées. Le remède : coucher à nouveau avec tous ses précédents partenaires sexuels. « Ah ouais, hyper open quoi ! », réagit Rémy. Qu’à cela ne tienne : lui et Sandra prennent cette nouvelle comme un défi à relever pour leur couple, qui pourrait leur ouvrir les chakras et tout le reste. Méthodiques, ils alignent donc les polaroids de leurs ex sur un mur décoré de loupiottes Ikea qui s’allument au fur et à mesure de l’avancement de leurs reconquêtes. Ce tableau de chasse soft et arty synthétise bien le dispositif esthétique du film. Le parcours de vie de chacun des deux personnages peut tenir sur le mur blanc d’un appart bruxellois tendance, via les photos de leurs ex juxtaposées comme autant de profils Tinder. Programme narratif réglé comme du papier à musique, ce tableau indifférencie mine de rien toutes les précédentes relations de Rémy et Sandra. Entre les coups d’un soir et les relations de plusieurs années, nulle différence conséquente puisqu'ils parviendront bel et bien à reprendre contact avec chacun de leurs amours passées pour un dernier tour de piste.
Certes, l’une des ex de Rémy prend la fâcheuse décision de ne pas répondre à ses sollicitations. Mais lorsqu’il parvient à la revoir en dissimulant son identité sur Tinder, celle-ci dissipe immédiatement le malentendu : elle n’avait gardé aucune rancœur de leur relation, ce n’était juste pas la bonne période. Rémy prend alors une mine rassurée, un peu comme lorsque la semaine passée il craignait à tort d'avoir laissé une mauvaise impression à ses covoitureurs Blablacar. Tout cela paraît vain et anecdotique au premier abord – après tout, la vision consumériste des relations sociales transmise par "Le syndrome des amours passées" s’avère d’une banalité confondante. Il y a davantage lieu de s’inquiéter en considérant la mise en scène et le modèle stylistique qu’elle prône, tant ce dernier s’imbrique parfaitement avec une éthique déshumanisante. Le cinéma d’Ann Sirot et Raphaël Balboni se base sur une succession de scènes courtes, elles-mêmes composées des fameux « jump cut » censés accompagner la spontanéité du jeu des acteurs. En coupant le moindre temps mort dans les dialogues pour aller au plus vite, ce montage haché retire au contraire toute expressivité aux personnages et empêche tout approfondissement des enjeux narratifs. La sérénité d'"Une vie démente", avec ses patients plans-séquences, paraît loin.
L’exemple paradigmatique réside dans les différentes scènes de dates avec les amours passées. La plupart des ex sont présentés sommairement lors d’une rapide scène de dialogue, suivie d’une scène de chorégraphie clipesque ridicule qui métaphorise la relation sexuelle entre les personnages avec de jolies couleurs. S’ensuit un débriefing entre Rémy et Sandra, histoire de s’assurer que l’expérience a été positive et efficace comme une location Airbnb. "Le syndrome des amours passées" s’écoule ainsi tel un fluide homogène qui, grâce à la moulinette du jump cut, parvient à maintenir l’attention du spectateur. S’il fallait se figurer une version radicale et aboutie du dispositif, on la trouverait non seulement chez Konbini mais aussi dans les flux de vidéos Tiktok aux montages ultrarapides.
Ann Sirot et Raphaël Balboni ont donc trouvé la recette pour importer dans le cinéma d’auteur ces procédés qui écrasent toute idée de mise en scène au profit d’une superficialité chic et pseudo-réflexive. Dans leur monde, la chair n’est pas triste : on se quitte en bons termes, on se retrouve avec le sourire pour se servir de l’autre comme exutoire sexuel temporaire, avant de reprendre le cours de sa vie. Au sein du couple, on se sert plutôt de l’autre pour conserver une certaine conformité au modèle de la famille nucléaire. Quelques doutes apparaissent tout de même chez Sandra dans la dernière partie du film, mais pour mieux être évacués là encore en un temps record. Sur la même thématique, un autre film du FEMA permettait d’explorer avec un tout autre dispositif les problématiques de la libération sexuelle du couple bourgeois occidental. "Anatomie d’un rapport" (1976) de Luc Moullet et Antonietta Pizzorno ausculte l’économie sexuelle d’une relation hétéro avec une analyse infiniment plus lucide – et aussi un peu désenchantée. Pour faire du cinéma, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un couple qui réalise un film sur la thématique du couple, il vaut mieux — pourquoi pas ? — partir sans peur pour la laideur, la médiocrité et l’échec.
Une dernière question se pose : comment expliquer l’engouement relatif pour ces deux cinéastes dans les milieux cultivés et/ou cinéphiles où l’on déclare défendre bec et ongles un cinéma d'auteur qui n'a pourtant rien à voir avec ce que propose le film d'Ann Sirot et Raphaël Balboni ? Difficile, entre autres, de ne pas y voir un certain inconscient social, tant Le syndrome des amours passées se révèle le parfait écrin des représentations d’une certaine classe. Parfois, le bourgeois cultivé aime se détendre devant des comédies qui lui ressemblent et qui le confortent dans son propre régime de désir. La position sociale des personnages n’est certes pas dissimulée – on apprend notamment que Rémy est à la tête d’une maison d’édition indépendante. Mais toutes leurs caractéristiques sociales sont largement impensées, déployées comme une panoplie distinguée : Sandra discute avec son mec en musclant ses jambes sur une coûteuse machine de fitness, avant d’évoquer leur voyage à Amsterdam pour un concert le week-end prochain. Même lors des différentes rencontres avec les ex qui semblent tous peu ou prou appartenir à la même classe, aucune contradiction sociale n’émerge. Les notions de « relations ouvertes » et de « polyamour » que Le syndrome des amours passées tente de questionner apparaissent alors dans leur version la plus hideuse, prompte à dissoudre tout lien affectif dans un jeu infâme de distinction sociale. - DirectorManuel PoutteComment faire « un film » avec du vide ?
Si le sujet vous intéresse (il m'intéresse car c'est une religion d'origine wallonne -l'unique-, qui m'a toujours intrigué car si l'on croise parfois des temples, on se demande d'où provient l'argent qui les entretient, qui sont les adeptes ?), vous n'apprendrez rien de plus qu'avec une rapide recherche Google (article Wikipédia et site officiel, ...)
Les photographies montrées ressemblent beaucoup à celles de Wiki. On ne visitera brièvement qu'un temple, celui de Retinne qui serait dissident (suit comme en France la doctrine de Catherine, l'épouse du « prophète »), mais pas celui du bas de la Montagne de Bueren à Liège, ni celui de Mons qui sont ceux qui excitent le plus ma curiosité, étant régulièrement passé devant.
À l'exception d'une adepte qui a fréquenté enfant le temple de Spa lors de ses séjours chez sa tante, on ne rencontre que de nouveaux convertis qui, outre des banalités sur l'« amour de l'humanité » et les « bonnes actions », se confient sur leurs soucis de santé et graves maladies, dont ils ont guéri.
Aucun responsable ou gestionnaire n'intervient, ni la hiérarchie, ni de membre ancien confirmé.
L'esprit critique n'intervient pas non plus, notamment quand le réalisateur prend pour acquis que le « guérisseur » aurait amassé un capital en travaillant, pendant huit ans, en Pologne. Qu'il me soit permis de soupçonner plutôt un vol, peut-être aggravé d'un crime. J'imagine très mal un ouvrier non qualifié s'enrichir en Pologne dans les années 1870 !
Pour garnir entre ces témoignages de cas sociaux, des images affreusement pixelisées de "Misère au Borinage" (alors que la secte est née dans la région liégeoise, à 125 km du Borinage, région qui n'abrite pas de lieu de culte antoiniste, le plus proche temple étant situé à Mons.)
Par ailleurs, seul Henri Storck est crédité au générique, alors que le documentaire militant est en réalité surtout une œuvre de Joris Ivens.
Pour allonger la sauce, il y a aussi des mises en scène avec acteur qui joue le prophète jemeppien en noir et blanc et souvent flou, se promenant dans les champs ou au bord d'une autoroute. C'est platement illustratif et n'apporte absolument rien.
Financée par le Fédération Wallonie-Bruxelles, la vidéo d'une heure a été diffusée par la RTBF, puis projetée à l'Aventure où je l'ai vue, en salle 1, en mai 2024.
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